Céramiques à faible empreinte //
Contexte
Avec les métaux, les céramiques forment un socle technologique pour l’humanité. Depuis des milliers d’années, la terre et plus spécifiquement l’argile, est façonnée à la main puis cuite à haute température (à plus de 1000 °C) pour former des récipients ou de magnifiques revêtements pérennes.
Les forces de la céramique ? Multiforme, multicolore et plastique lors de sa mise en œuvre, elle peut aussi être peinte, recevoir différents émaux pour devenir imperméable. Une fois cuite, bien que fragile, la céramique est autrement indestructible et à l’épreuve des siècles. C’est d’ailleurs pourquoi on retrouve encore intacts des sculptures et autres artefacts vestiges de civilisations aujourd’hui disparues.
Des inconvénients ? La cuisson à haute température est énergivore et requiert la combustion de matières fossiles (gaz, charbon, …) ou la production d’électricité, elle même dépendante de ressources fossiles polluantes. Qui plus est, la résistance « infinie » d’une céramique n’est pas toujours bienvenue. Ainsi, l’œil d’un·e ingénieur pourrait y voir un « sur-dimensionnement » [1]Le dimensionnement désigne l’attribution de propriétés et de dimensions adaptées pour un matériau, pour une fonction donnée. Sur-dimensionner signifie donc que la propriété ou la … Continue reading pour certaines applications. Ne serait-il pas préférable de pouvoir assurer sa (dé)composition en fin de vie pour une empreinte minimale ?
Illustration de la mise en œuvre d’une céramique conventionnelle, comparée avec notre formulation expérimentale. @Fabrique du Ciel Bleu
La recherche
Nous investiguons la formulation d’un matériau à base d’argile qui peut être cuit en seulement 2h à 200 °C pour former un substrat dur et résistant. Cette recherche étudie aussi la stabilité réduite par rapport à une céramique classique : la formulation expérimentale doit pouvoir se dissoudre (« dégrader ») sous certaines conditions.
La piste principale de recherche se concentre sur une variation du ciment géopolymère, spécifiquement l’emploi de liants alcalins [2]Dans le contexte de cette formulation, la nature alcaline du liant assure une réactivité avec l’argile siliceuse. pour assurer la cohérence d’un mélange d’argile et de charges minérales.
C’est un projet à la fois scientifique mais aussi low-tech (cuisson réalisée dans un simple four, bilan énergétique fortement réduit) qui vise à rendre accessible la céramique pour l’art décoratif conscient de son impact sur l’environnement.
Sources & informations
| ↵1 | Le dimensionnement désigne l’attribution de propriétés et de dimensions adaptées pour un matériau, pour une fonction donnée. Sur-dimensionner signifie donc que la propriété ou la dimension est bien supérieure à ce qui est nécessaire ou attendu pour une fonction ou un usage donné. |
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| ↵2 | Dans le contexte de cette formulation, la nature alcaline du liant assure une réactivité avec l’argile siliceuse. |
